Pour devenir un acteur majeur de la production de cellules pour batteries de véhicules électriques, Automotive Cells Company prévoit la construction de trois Gigafactories en Europe, d'une capacité totale de 120 GWh : une en France, à Billy-Berclau, une en Allemagne, à Kaiserslautern, et la troisième en Italie, à Termoli.

Chaque Gigafactory figurant sur la feuille de route d'ACC est constituée de trois blocs. A Billy-Berclau, la Gigafactory comptera trois blocs d'une capacité de 15 GWh chacun. La construction du premier bloc a débuté en janvier 2022. La production s'apprête à démarrer sur les premières lignes qui y ont été installées. En parallèle, le chantier de construction du deuxième bloc vient de commencer. Le permis de construire a été obtenu fin juillet 2023. Les premiers engins sont arrivés le 8 août, sur la plateforme préparée au préalable.

Ce deuxième bloc, accolé au premier, présente des dimensions globalement similaires : 626 mètres de long, pour 95 mètres de large, et jusqu'à 35 mètres de hauteur. Sur l'ensemble du bâtiment, l'élévation du toit sera légèrement différente de celle du Bloc 1 : "à la différence du premier bloc, ici ce n'est que du neuf. Il n'y a pas d'intégration d'un bâtiment existant", explique Louis-Marie Michon, Project manager building du bloc 2. 

La plateforme qui accueille le deuxième bloc a demandé plusieurs mois de préparation. Elle permet aujourd'hui d'accueillir les engins de chantier dans les meilleures conditions. Le terrain a été nettoyé sur une profondeur allant jusqu'à 1,50 m. Il est purgé de "souvenirs" en béton de l'ancienne occupation industrielle.

La construction du deuxième bloc (le bâtiment est supervisé dans son ensemble par Laurent Schotté, Project management officer) commence par l'implantation de pieux en béton. Ils porteront les socles de support aux futurs poteaux qui constitueront la structure du bâtiment. Pour ce faire, un engin creuse le terrain avec une vis de forage. "La vis fait remonter la terre, on y substitue le béton et on rentre en force une cage d'armature", résume Louis-Marie Michon. Chaque pieu est enfoncé à une profondeur allant jusqu'à vingt mètres. 

Deux ateliers de création des pieux sont déployés sur le site, d'où la présence de deux machines. Le dispositif est complété de deux grues de levage : l'une à tour, avec une flèche de 70 mètres, et une hauteur sous crochet de 43 mètres. L'autre, sur chenilles, de 400 tonnes, est arrivée des Pays-Bas. Vingt semi-remorques ont été nécessaires pour l'amener en pièces détachées, avant de la monter sur place. Celle-ci, sera en capacité de lever les poteaux en béton jusqu'à 50 tonnes et 40 mètres de haut chacun.

Le plan de construction du deuxième bloc de la Gigafactory prévoit l'enfoncement de 1 600 pieux de fondations, sur lesquels seront posés 350 poteaux. A ce jour, plus de 700 pieux ont été ancrés dans le sol. Les socles en béton sont ensuite construits au-dessus des pieux. Un socle peut atteindre un poids de 40 tonnes. Sur ces socles, les poteaux seront fixés ou enfichés, selon l'endroit et les futures contraintes du bâtiment.   

Plus près du Bloc 1, les équipes de construction procèdent à l'élévation de la première des deux cages d'ascenseur, selon la technique du coffrage glissant. Le coffrage s'élève au fur et à mesure de la coulée des murs en béton, à raison de 15 centimètres par heure. Ce qui permettra à la première cage de 34 mètres de hauteur d'être levée en deux semaines. 

L'ensemble du chantier de construction du deuxième bloc occupe une centaine de personnes, dont environ 80 présentes simultanément sur le site. 

La mise en service du deuxième bloc de la Gigafactory de Billy-Berclau Douvrin est programmée courant 2025.