Ma Gigafactory, mon métier : Marc et les data au coeur du processus industriel
Marc Duquesnoy est "data process owner". Il est chargé de collecter et d'analyser les données issues de la production dans le département du traitement électrique depuis octobre 2023. Ses missions sont méconnues et pourtant essentielles dans la vie d'une Gigafactory.
Que faisais-tu avant de rejoindre ACC ?
J’ai un profil très mathématiques, j’ai fait Math Sup Math Spé, licence théorique de mathématiques, et master maths appliqués. J’ai commencé par énormément de théorie, et je me suis progressivement spécialisé dans tout ce qui était applications avec l'analyse de données, l'intelligence artificielle, la statistique.
J'ai passé quatre ans dans un laboratoire à Amiens, le LRCS. J'ai passé un an comme ingénieur data et après j'ai fait trois ans de thèse. Le laboratoire était spécialisé dans l’électrochimie.
Le groupe de travail dans lequel j'étais s'occupait de l'analyse et de la modélisation du processus de fabrication des batteries. Mon objectif était d'optimiser, à partir des datas, la modélisation et la fabrication d’un point de vue expérimental à une très petite échelle. On avait la chance d’avoir une ligne de prototypage, ce qui nous permettait d’avoir des données de modélisation et expérimentales assez facilement.
J'ai eu des projets extra-professionnels qui n'avaient rien à voir avec la batterie, quand j'étais en stage. J'ai travaillé dans le sport de haut niveau, pour l'équipe de France olympique de BMX. J'ai travaillé sur les données des trois athlètes arrivés sur le podium (aux JO de Paris 2024). L'objectif était faire de l’analyse de données pour optimiser les performances. À l'époque, c'était dans le cadre du projet Tokyo 2020.
Et j'ai été bénévole pour l’AS Saint-Etienne. Je suis supporter du club. J'ai proposé mes services data. Je connaissais très bien le préparateur physique, devenu responsable de la cellule performance. Et également l'analyste vidéo à l'époque, qui était mon ancien entraîneur de foot. J'avais déjà fait des projets entre le master 1 et le master 2 et également en fin de deuxième année de classe préparatoire pour avoir des projets mathématiques data, avec une composante sportive.
Qu’est-ce qui t’a fait venir chez ACC ?
Plusieurs personnes de mon ancien laboratoire ont migré chez ACC, et moi, à l'époque, je voulais déjà travailler dans l’industrie. Je trouvais le projet très intéressant puisque tout ce qui est nouvelle démarche environnementale, écologique, m’a toujours intéressé. Mettre mes compétences en data là-dedans, je trouvais ça vraiment intéressant. J’ai passé plusieurs entretiens pour être data owner et je suis arrivé à Billy-Berclau le 1er octobre 2023.
Je me suis pas mal intéressé sur les missions à effectuer, parce que je savais qu'il y avait des gros challenges industriels derrière. J'avais une expérience uniquement dans les laboratoires ou dans la recherche. Comme j’avais fait une thèse qui tournait autour de ces données, pour moi c’est la suite logique. C’est le projet qui va de soi.
Quelles sont tes missions au quotidien ?
Les data owners travaillent sur la récupération de données de leurs secteurs pour répondre aux différents besoins métiers mis en place. L'objectif est de créer cette gouvernance de la donnée, pour la traiter, la nettoyer et faire en sorte qu'elle réponde aux différents besoins. Notamment sur la qualité, ou sur la partie production avec les données journalières de volumes de production.
Au traitement électrique, on analyse énormément de variables de process. Je prends l'exemple de la partie produit qualité, de la traçabilité, qu’on doit garantir. On doit être sûrs d’avoir toutes ces données, qu’elles soient conformes, pour les transmettre au client ou au process d’après. Si on prend de l'amélioration de l'optimisation au quotidien, il y a des problèmes à gérer sur la ligne de production. Il faut qu'on soit capable de fournir de la donnée nécessaire pour répondre à ces besoins d'analyses de résolution de problème.
On récupère les données qui viennent des machines, il y a un gros travail de vérification pour être sûrs que ça corresponde bien aux politiques du périmètre data, et on fait du stockage, de l’analyse et de la retranscription sur des tableaux de bord.
L'objectif est de faire en sorte que les utilisateurs soient les plus autonomes pour faire leurs analyses.
Que regard portes-tu sur le chemin parcouru depuis ton arrivée ?
Ça va très vite. On a de la chance d'avoir énormément de support, qui nous permet d’aller assez vite et de pouvoir fournir énormément de possibilités. On est flexibles, c'est relativement facile de mettre en place les différents outils et de pouvoir répondre aux besoins. Il y a toujours cette question de timing, compliquée, puisqu'il faut aller très vite.
Avec tout ce qu'on a mis en place, il y a déjà des choses visibles au quotidien. Dans la récupération des chiffres de production, l'analyse qualité, on voit que les gens ont de l'autonomie, ça montre que ce qu'on fait est pertinent. L'objectif est de poursuivre sur cette lancée et être capable de passer sur une autonomie la plus complète possible pour les utilisateurs et de garantir que tout se passe bien.
As-tu un hobby ou une passion personnelle qui te sont utiles dans ton métier ?
D’un point de vue data, j'ai toujours aimé mettre mes compétences au service de sujets scientifiques. Sur l'analyse des performances électrochimiques, j’aime bien me challenger et être à l'écoute des personnes du traitement électrique pour pouvoir répondre au mieux aux besoins. Ca qui me motive tous les matins : qu'est-ce que je peux faire au mieux pour être sûr que les utilisateurs du traitement électrique vont être satisfaits ?
Forcément, ça nécessite de pouvoir facilement couper avec le boulot. Pour être sûr d'être à fond dès le matin, je fais un gros travail sur moi-même au niveau sportif. Et je voyage énormément, donc ça me permet d'être capable de prendre les ressources qu'il faut. Maintenant, je fais de la musculation et du VTT. Même en fin de journée. Après, le boulot, je ne rentre pas trop tard, on se fait 1 h – 1h30 de sortie avec ma conjointe, et puis après on est bien pour la soirée, et le lendemain on repart pour une nouvelle journée. Pour moi c'est très important parce qu'on est très sollicités. On attend énormément d'une personne data pour le suivi de la production, pour être sûr que tous les différents corps de métiers ont les bonnes données à disposition pour bien travailler.