3rd sep 2025
LIFE IN BILLY-BERCLAU DOUVRIN

Pourquoi des "pixels" sur les façades de la Gigafactory de Billy-Berclau Douvrin ?

Le dessin des "pixels" est une véritable signature.

Les murs extérieurs des deux bâtiments de la Gigafactory ACC de Billy-Berclau Douvrin sont recouverts de bardages aux différentes nuances de gris. Cet habillage en "pixels" est devenu une véritable signature, mise en exergue par l’aspect monumental de cette usine toute neuve. C’est le cas notamment côté ouest, où les façades abritent les tours du Mixing, qui culminent à trente-cinq mètres de hauteur et sont visibles à plusieurs kilomètres à la ronde.

Cette orientation stylistique remonte aux origines du projet ACC, en 2020. Les équipes de l’entreprise naissante à l’époque et celles de Stellantis, leur partenaire, se penchent sur la création des bâtiments qui constitueront l’ossature d’ACC.

Si le site de Bruges, hébergeant le siège et la recherche et développement) est une réhabilitation complète d’un ancien bâtiment qui n'avait pas de vocation industrielle, l’usine pilote de Nersac, elle, est bâtie ex nihilo sur un terrain vierge vendu par Saft. Les deux chantiers se déroulent quasi simultanément en 2020 et 2021.

La question de la construction de la Gigafactory dans les Hauts de France arrive très vite.  « Dans la première consultation, on menait plusieurs choses en parallèle, se souvient Etienne Grosjean, l’un des pionniers d’ACC, aujourd’hui manager projet industriel. Quand on s’est posé la question de l’extérieur, on était au début de la définition des codes graphiques d’ACC, avec notamment Christelle Nay, à la communication ACC, et l’équipe bâtiment. Nersac était en train de prendre forme. Et assez rapidement, on s’est dit qu’il faudrait une unité de nos usines en termes de colorimétrie : on va prendre les couleurs de base pour Nersac comme fil conducteur. »

Etienne Grosjean était présent quand l'architecte a fait sa proposition de façade "pixellisée".

En l’occurrence, l’architecte de l’usine de Nersac avait proposé deux teintes de gris pour l’habillage extérieur. « C’est une des teintes de la charte graphique ACC », rappelle Etienne Grosjean. La conséquence a été immédiate pour la future première Gigafactory d’ACC : « On a imposé le gris clair et le gris foncé en 2020 à peu près. On a consulté les cabinets d’architectes début 2021. On a eu des propositions. »

L’une d’elles a retenu l’attention chez ACC : celle d’Atelier 251, à Rouen, qui a dessiné un « dégradé graphique, pas cher à mettre en œuvre, uniquement en se basant sur des plaques de métal habillant l’extérieur. Il a fait une proposition de déclinaison pixellisée en utilisant les panneaux. Chaque élément de bardage est monochrome. » Ce dessin a respecté les teintes imposées et l’air de famille voulu avec l’usine de Nersac. « La fantaisie des pixels a été ajoutée à BBD », commente Etienne Grosjean.

La pose du bardage sur BBD2, en juillet 2024.

Les volumes imposants des bâtiments de la Gigafactory se prêtent bien à ce design immédiatement identifiable : 644 mètres de long, 100 mètres de large et jusqu’à 35 mètres de haut pour BBD1. BBD2 affiche des caractéristiques similaires, sa longueur étant réduite à 625 mètres.

L’emplacement de chaque « pixel » décoratif n’est pas aléatoire : « On peut vérifier que l’emplacement des plaques respecte à la lettre ce qui figure sur le plan définitif de l’architecte. L’idée est de respecter ce code graphique », assure Etienne Grosjean.

Cette vue d'architecte de BBD1 date de décembre 2020.

Sur un plan technique, la pose des bardages est connue et maîtrisée dans le monde du bâtiment. Mais à l’échelon de la première Gigafactory de batteries en France, les quantités de matériaux sont hors normes. On compte 20 260 m2 de surface de bardage pour BBD1, et 21 895 m2 pour BBD2. Ce qui se traduit par la pose de 3555 panneaux sur le premier bâtiment, et 3 842  sur le deuxième.