Andrea Guglielmi, 38 ans, est originaire d'un petit village du centre de l'Italie. Il ne parlait pas le français quand il a rejoint ACC en juillet 2023. Avec d'autres collègues italiens présents à la Gigafactory ACC de Billy-Berclau Douvrin, Andrea a décidé d'apprendre la langue et a tenu à réaliser cet entretien en français uniquement. 

Quel est ton parcours avant d'arriver chez ACC ?

Après mes études dans une école industrielle et mécanique, j'ai commencé à travailler pour Stellantis Termoli, une usine spécialisée dans les moteurs thermiques et les boîtes de vitesses. J’ai travaillé là pendant seize ans. J'ai commencé mon parcours en étant opérateur de ligne. Après, grâce à  ma curiosité, à mon envie d'apprendre, je suis devenu team leader. Deux ans après, j'ai pris le poste de superviseur, pendant six ans.  J'ai eu la possibilité de bien connaître tous les processus de production, la sécurité, la qualité et le management. Dans la dernière période, je gérais une équipe de 100 personnes qui faisaient l’assemblage des moteurs à essence 280 chevaux pour Alfa Romeo et Maserati. C'est une ligne très complexe, du premier assemblage jusqu'à l'essai du moteur et la livraison.  

J'ai eu la possibilité d’avoir une expérience chez Ferrari. Parce qu'à Termoli on fait un moteur de 510 chevaux dérivé d’un moteur Ferrari, qui va sur l'Alfa Romeo Giulia, le Stelvio, la Maserati MC20. J’ai passé huit mois chez Ferrari pour apprendre le savoir-faire de l'assemblage de ce moteur. J'ai fait aussi l’école des métiers chez Ferrari, et j’ai eu la possibilité de former tous les gens qui ont participé à ce projet-là. C'est un travail artisanal dans un projet industriel. C’est très complexe. J'ai pu être superviseur sur la ligne que j’ai démarrée au début, et après on a pris une tâche un peu plus complexe sur la ligne des moteurs 280 chevaux, avec plusieurs puissances, sur trois postes.

Pourquoi avoir postulé chez ACC ?

J'ai postulé chez ACC parce qu’ils m'ont proposé une expérience que j’avais envie de faire. On a compris que tout ce qui concerne le moteur thermique est bientôt terminé. ACC a décidé de développer un projet pour Termoli. J'ai eu la possibilité de relier une évolution personnelle et professionnelle avec une expérience en France, de retourner dans ma région du Molise, et donner un futur à mon territoire.

Quelles sont tes missions aujourd'hui ? 

Deux jours après mon embauche je suis parti à Nersac pour une formation. Puis on a eu une période très spécifique, très stimulante. Nersac avait des délais pour terminer les sample C pour SR en juillet 2023. On a fait une équipe italienne, allemande et française pour travailler les week-ends, les trois premiers mois, pour parvenir à l’objectif. Je suis arrivé directement sur les machines au stacking. C'était une très belle expérience pour bien connaître les process et être intégré rapidement. J’ai eu la même expérience sur le coating à Nersac, et la préparation à la production de masse.

Après, les choses ont changé pour Termoli et je suis arrivé à BBD à l’électrode manufacturing, pour démarrer le coating BBD1, grâce à l'expérience que j'avais apprise à Nersac.  J’ai été à BBD1 pendant un an, d’avril 2024 à avril 2025 pour améliorer mes connaissances et aider BBD1 à préparer la montée en cadence avec une approche d’amélioration continue, d’écoute du terrain. Depuis avril 2025 je suis à BBD2 pour préparer la production au coating.

Comment partages-tu ton temps entre la France et l’Italie ?

C'était tout nouveau pour moi. Je n’avais pas idée de ce qui m’attendait.  C’est une expérience incroyable. Je n’étais jamais venu en France avant. Pendant 18 mois, je suis rentré chez moi une fois par mois, juste pour le week-end. C'était dur pour ma femme, et la famille. Depuis janvier 2025,  je travaille deux semaines à BBD et une semaine en télétravail à Termoli, ça  a permis d’équilibrer ma vie professionnelle et personnelle.

Avec les collègues arrivés d’Italie, on a voulu apprendre le français par Duolingo cinq minutes par jour. On a presque terminé toutes les sessions Duolingo ! Je cherche toujours à me faire comprendre en français et à apprendre tout le temps.

Quel regard portes-tu sur ce qui s’est passé depuis ton arrivée en juillet 2023 ?

C’est un projet unique en son genre et plus complexe que prévu. Mais on a toujours des choses à gagner, il y a une ambiance professionnelle, avec beaucoup de monde qui travaille, qui est déterminé et concentré pour arriver à l’objectif. On a une usine avec des personnes d’expérience, qui viennent de différents secteurs, mais aussi des jeunes qui peuvent apporter des nouveautés et de la rapidité. C’est un mélange, avec toutes les nationalités qui travaillent pour ACC. On a toujours des points de vue différents, par personne, par la nationalité, par la culture. C'est la force d’ACC.

D’autres collaborateurs d’ACC présents à BBD viennent d’Italie…

En fait, on a créé un groupe d'Italiens ici. Ca aurait été différent si nous avions fait les mêmes parcours en Italie. On a créé des rapports plus amicaux que « entre collègues ».  On profite d'être là pour connaître la région, les traditions, la culture française, les villes, les petits villages aussi, toute l’histoire de la Première Guerre mondiale. On a vu Notre-Dame de Lorette et Vimy, on a fait les carrières des Arras et on cherche tout le temps à profiter des week-ends. Et c'est très bien.

As-tu une passion ou un hobby qui t’aident à réaliser tes missions au quotidien ?

J'aime bien faire de la randonnée et quand je suis en Italie, j'en profite bien pour découvrir des zones dans la nature, dans les montagnes. Et ici, je suis allé sur le sommet d’un terril, parce que c’est bien aussi de connaître l’histoire du charbon. Après, on va faire du sport dans des salles, avec les collègues, ce qui m'aide toujours à travailler. Et ici en France, c'est toujours le sourire. Je cherche toujours à donner un sourire. Et quand on a le retour dans l'équipe, je suis content. Je suis arrivé à mon objectif personnel.