Les premiers conducteurs d’installation de BBD2 sont arrivés

Depuis deux ans, le deuxième bloc de la Gigafactory ACC de Billy-Berclau Douvrin vit au rythme de la construction et de son équipement, avec des équipes dédiées. Signe que le démarrage approche, le bâtiment a été investi par ses premiers fabricants, trois conducteurs d’installations affectés à la chimie : Cyril Decanter, Magdalena Goyez et Driss Ezahouid. Les trois ont déjà vécu la montée en cadence dans le premier bloc.
Pionniers de BBD2, Cyril, Magdalena (calandrage) et Driss (enduction) vont piloter le démarrage de leurs installations en s’appuyant sur l’expérience accumulée dans BBD1, à quelques différences près. Au calandrage, par exemple, les machines de BBD2 ne sont pas exactement les mêmes que celles de BBD1, en raison notamment du changement de fournisseur. Cyril a déjà été formé à l'usine pilote de Nersac sur le nouveau matériel.
Désormais, Cyril, Magdalena et Driss participent aux réunions opérationnelles quotidiennes avec les ingénieurs d’industrialisation et s’imprègnent d’un process encore dans les mains des fournisseurs à l’heure actuelle. Dans quelques jours, ils accueilleront une dizaine de nouveaux conducteurs d’installations puis les formeront sur place avant le démarrage effectif du process en fin d’année.
Magdalena est arrivée à BBD2 après avoir manifesté son intérêt : elle est arrivée chez ACC en 2022 après cinq années chez Stellantis, et a connu la construction du premier bloc à Billy-Berclau. "Je voulais faire un passage à Nersac, le démarrage de BBD1 et le démarrage de BBD2 parce que c’est une belle expérience à vivre et ça permet de s’enrichir. Ca permet de voir autre chose."

Magdalena est impatiente de découvrir le nouveau matériel : "Je repars de zéro parce que les IHM (Interface homme machine) sont différents, la ligne est différente. Je ne vais pas chercher les informations au même endroit et je n’ai pas envie d'être perdue devant l'IHM. J’aime bien savoir avant, tout prévoir, tout contrôler."
Cyril, 30 ans, conducteur d’installations au calandrage, a été recruté en octobre 2023. Après quelques semaines de formation à Nersac, il est arrivé à BBD1 en janvier. "J'ai connu la montée en cadence, le passage en 3X8. Ça m'a permis d'engranger une grosse expérience, d'apprendre à former des personnes. Et un jour, mon chef m'a proposé de passer sur le bâtiment 2 et j'ai dit oui tout de suite. J'ai sauté sur l'occasion parce que c'est une expérience incroyable à vivre. Un lancement d'usine, ça se fait une fois dans une vie, voire pas du tout. C'est hyper intéressant. On a eu l'occasion de voir des corps de métier qu'on connaît pas."

Cyril va mettre à profit son expérience de la montée en cadence. "Je repars de zéro, mais je suis confiant. Les machines sont différentes. Dans BBD1, on a commis des erreurs qu’on ne refera pas." C’est tout l’intérêt d’un apprentissage. "J'ai hâte de voir les machines tourner. Ces étapes vont être très intéressantes. En production, j’ai hâte de former des personnes, de transmettre mon savoir."
Au fil des mois, huit lignes de calandrage, réparties dans quatre salles, seront mises en service.
Dans le process amont, Driss Ezahouid conduira des machines d’enduction, comme il le fait dans BBD1 depuis mai 2024. Lui aussi a négocié un beau virage après 18 années passées chez Stellantis Douvrin. Il n’a pas connu le démarrage de BBD1, mais a été pleinement impliqué dans la montée en cadence. L’expérience acquise permet d’aborder les choses autrement. "Il y a des choses sur lesquelles on voudrait faire différemment. Avec l’expérience, on pense éviter certains problèmes."

Avec son expérience de coateur, Driss a déjà repéré des détails à rectifier sur l’implantation de matériel par exemple : "Ca peut être de l’ergonomie de passage, des gains de temps, des choses pour éviter de salir. En termes de propreté, on doit partir tout de suite sur le bon geste et l’exemplarité."
La formation des futurs conducteurs d’installations bénéficiera de l’expérience de Magdalena, Cyril et Driss : "par exemple, le nettoyage. Il est essentiel pour notre métier et pour la qualité. C’est absolument indispensable. Il faut changer d’état d’esprit."
Les relations entre les premiers conducteurs d’installation et les équipes des fournisseurs de machines seront également renforcées et affinées, pour se documenter davantage et anticiper les éventuels écueils techniques. Une nouvelle fois, le retour d’expérience et l’apprentissage à BBD1 joueront un rôle prépondérant.
C’est pourquoi Driss se dit "très confiant." Il a vu de près le chemin parcouru par les équipes de BBD1 et des progrès exceptionnels. "Je pense que le démarrage de BBD2 peut être plus rapide, qu’on peut arriver au nominal plus vite."

Les pionniers des conducteurs d’installation de BBD2 ont en tête la fiabilisation des machines et la nécessité de travailler en équipe. Ils promettent plus d’interactions pour que chaque secteur tienne compte des problématiques du suivant.
Ces réglages au long cours ne sont pas écrits dans des manuels : ils sont instaurés au fil de l’expérience qui grandit. "Je me retrouve vraiment dans le travail d’équipe. Le travail d’équipe, ce n’est pas forcément par secteur. C'est vraiment l'entreprise entière pour avoir un produit fini 100% conforme. Chacun joue son rôle, on y arrive", résume Driss, à deux pas de la cabine d’enduction qu’il va piloter avant la fin de l’année.