Les conducteurs d'installations sont parmi les pièces maîtresses du fonctionnement de la Gigafactory ACC de Billy-Berclau - Douvrin. Ils et elles sont au coeur de la production, dans les ateliers.

Benjamin Ryckelynck, 37 ans, est l'un d'eux. Il a rejoint la Gigafactory en avril 2023, après seize années d'expérience dans l'industrie. Son bagage ? "Un bac en productique-mécanique, puis un BTS et une licence en conception assistée par ordinateur", résume Benjamin, qui, dans sa première entreprise, modélisait des moules pour réaliser des pièces et les usinait. Puis il s'est ensuite orienté vers la programmation de machines-outils. 

Début 2023, Benjamin se remet en question : "J'ai envie d'apprendre de nouvelles choses, j'approche la quarantaine... Tu penses à l'avenir, il y a des opportunités." Le souci de transition écologique alimente aussi sa réflexion. Benjamin se fixe alors une nouvelle perspective : "Quitte à rester dans l'industrie, je voulais partir sur un gros projet."

Sa passion pour la course à pied joue, mine de rien, un rôle majeur dans ce cheminement. "En m'entraînant, j'y pensais. Je suis un compétiteur, j'ai besoin de challenges, j'ai envie de progresser. Il me faut une dynamique", relève Benjamin. L'opportunité offerte par ACC apparait d'ailleurs dans un contexte extra-professionnel : "Une connaissance, dans mon club d'alors, m'a parlé d'ACC. Je me suis renseigné, j'ai regardé le site. Ca correspond à mes valeurs. J'ai transmis mon CV et ma lettre de motivation."  

Dès les premiers entretiens, Benjamin décèle "un esprit d'équipe. Dans une grande entreprise, tu n'es pas seul face aux problèmes." Sa candidature et sa personnalité l'amènent à devenir conducteur d'installations. Une opportunité qui ouvre le champ des possibles, pour Benjamin : "Ce qui me plaît, c'est que tu es acteur de l'évolution. On apporte notre pierre à l'édifice. On a tous notre importance, c'est clairement ça. Ca me plaît de faire mes preuves. Je dois redoubler d'effort", dit-il, filant la métaphore sportive.

En quoi consiste précisément le métier de conducteur d'installations ? "Piloter un ensemble d'installations robotisées ou automatisées, s'assurer que la production soit fluide et constante. Mes missions : appliquer les règles de sécurité, vérifier le bon fonctionnement de la ligne et des différents process, comme par exemple les tests de collage, la soudure ou des tests électriques. Le conducteur d'installations doit suivre un plan de surveillance pour s'assurer de la conformité des produits." En cas de panne ou d'anomalie, "nous devons être en mesure de faire de la maintenance de premier niveau sur  la ligne", dit-il.

Arrivé début avril 2023, Benjamin a bénéficié de trois mois de formation dans l'usine pilote de Nersac, près d'Angoulême. Il exerce désormais au Module Assembly, la dernière étape du processus de fabrication dans la Gigafactory, où plusieurs cellules sont connectées entre elles et forment un bloc d'une trentaine de kilos. Ce bloc sera une des composantes du futur pack batteries, constitué chez le client.

Ce qui séduit Benjamin dans cet environnement ? "Il y a pas mal de process, je retrouve des machines en mouvement, et l'aspect programmation. Je vois évoluer mon produit. Le Module Assembly est en bout de chaîne, c'est plutôt sympa."

Benjamin est conscient de vivre une aventure unique à Billy-Berclau : "J'ai vu le bâtiment quasiment vide. J'ai connu le bébé dès le début. Je suis toujours surpris par les dimensions. Quand je suis rentré chez moi, j'ai décrit ça comme une cathédrale pour en parler à ma femme. On a peu de chances de vivre la création d'une usine, et en plus à cette échelle ! Je veux la voir évoluer comme un bébé."

Histoire de conserver un parfait équilibre, Benjamin va piloter ses installations comme il pilote sa carrière sportive : avec détermination et concentration. Benjamin a terminé 42e sur 55 000 participants au Marathon de Paris 2017, en 2h29 mn. En 2023, il est arrivé en 14e position à la Route du Louvre (quatrième Français) : une participation cette année-là étroitement liée à son engagement chez ACC : "je me suis inscrit sur un coup de tête, sans préparation. J'étais alors à Nersac. Mais j'étais tellement bien, je me suis senti libéré..." Benjamin a parcouru les 42,195 km de l'épreuve en 2h37 mn. Un défi fou.  Benjamin et ACC étaient faits pour se rencontrer.